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 Joann Sfar

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grelots
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MessageSujet: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyVen 17 Avr - 11:16

Un nouveau post pour notre nouvel ami... Wink


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Joann Sfar: «Peindre une femme nue est un acte sacré»

En écho à l’exposition que le Musée d’Orsay consacre au peintre postimpressionniste Pierre Bonnard (jusqu’au 19 juillet), l’auteur de bande dessinée et réalisateur Joann Sfar a revisité, en 61 dessins et 65 peintures, sa variation autour des «femmes au bain». Un livre en a été tiré, dont les originaux font l’objet d’une exposition-vente du 17 au 24 avril. 20 Minutes a demandé au créateur de Petit Vampire et du Chat du rabbin de nous raconter cette nouvelle expérience artistique.

Comment vous est venue l’idée de travailler autour de l’œuvre de Bonnard?

Joann Sfar: En fait, c’est le Musée d'Orsay qui m'a demandé de dessiner une dizaine de pages pour le catalogue officiel de l'expo Bonnard. Et au lieu de dix pages, j'ai réalisé 110 peintures. Donc les responsables m'ont dit «Très bien. On va faire un livre exprès pour toi». Ils en ont chargé Hazan, leur éditeur, qui sort donc un recueil de cette session.

C’est votre premier travail d’envergure à la peinture?

JS: Oui. Pour moi, c'était surtout l'occasion de faire de la peinture d'après nature, qui a tendance à redevenir «chic» et intéressante maintenant que tout le monde peut faire de jolies photos grâce à Instagram. Alors j'ai choisi un modèle -comme j'aurais choisi une comédienne- et j'ai tourné autour d'elle avec Bonnard comme prétexte. En fin de compte, je crois que je me suis bien plus intéressé à mon modèle qu'à Bonnard (rires). En tout cas, je me suis beaucoup amusé!

On sait que vous êtes un auteur de BD «rapide». En peinture aussi?

JS: Non, ça m’a pris trois mois pleins. J'étais en plein montage de mon dernier film, auquel je consacrais trois heures quotidiennes. Le reste de la journée, je peignais mon modèle. Et une fois qu'elle était partie, je continuais à peindre jusqu'à 3 heures du matin. Comme j’utilisais de la peinture à l'huile, qui doit sécher entre chaque couche, je travaillais sur une dizaine de peintures à la fois.

Vous vous êtes tout de suite senti à l’aise avec ce nouveau médium?

JS: Ah non, je suis beaucoup moins sûr de moi en peinture qu'en BD! Mes cases de BD font 10 cms de haut alors que certaines toiles mesurent deux mètres, alors on n’exécute pas pas les mêmes mouvements. En plus, avoir un modèle en face de soi fait qu'on se sent en dialogue - ce qui n'arrive pas en bande dessinée, qui est une activité solitaire. Bref, ça a d'abord été un processus d'expérimentation. Et tant mieux, parce que je me sens plus disciple que prophèe. Si je pouvais rester un élève toute ma vie, je serais très heureux.

Pour quelle raison essentielle faut-il visiter l’exposition consacrée à Bonnard?

JS: Parce que je trouve que la série des «femmes au bain», de Bonnard, est une pure mystique française. C’est-à-dire que la femme nue et son modèle, pour moi c'est sacré. On nous parle beaucoup de religion en ce moment, et bien dans la tradition picturale française, peindre une femme toute nue est un acte sacré. La relation peintre/modèle relève du Divin, et Bonnard l’exprime mieux que quiconque!

Et quelle est la raison essentielle de visiter l’exposition qui vous est consacrée?

JS: Je ne sais pas? Peut-être parce que c'est l'histoire d'un modèle qui s'est débarrassé du peintre? Je veux dire que c'est une expo dans laquelle le modèle est aussi, voire davantage présent que son peintre. En y allant, vous aurez au moins la satisfaction d'avoir passé du temps avec une jolie fille (rires).


«Je l’appelle monsieur Bonnard», de Joann SFAR - éditions Hazan, 15 euros

«Je l’appelle monsieur Bonnard : 61 dessins et 65 peintures par Joann Sfar»
Exposition-vente du 17 au 24 avril 2015 - Artcurial Paris / [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

«Pierre Bonnard, peindre l’Arcadie»
Exposition jusqu’au 19 juillet 2015 au Musée d’Orsay / [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]



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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyVen 17 Avr - 19:45

merci Wink

je me l'achèterai ce bouquin, parce que j'aime Bonnard, et Sfar... mais bon... comme il le dit lui-même, et personnellement au vu de ses qq peintures présentées ici ou ailleurs, il s'est certainement plus intéressé à son modèle qu'à Bonnard...

Vous connaissez Bonnard ??
Ses petits croquis à la mine de plomb (il en existe des centaines) sont tous des petites merveilles. Des paysages, des nus, des portraits, des animaux, bref un peu de tout (mais beaucoup de paysages). Il est très connu en peinture, mais quand on voit ses crobards, ses esquisses, on devine aisément la grosse influence qu'il a eu sur les dessinateurs d'aujourd'hui, que ce soit en bd ou non.
Comme, j'en suis certain, Blutch ou De Crécy... Carlos Nine, aussi, il a du en bouffer du Bonnard (et du Giacometti). Smudja, également, mais lui, il les regroupe tous, les ténors de l'impressionnisme. C'est une sommité, ce mec !! Un killer de l'art pictural !! Enfin je pense à eux, mais y en a une palanquée d'autres...

Sinon, je trouve les peintures de Sfar très jolies pour la plupart. Certaines sont vraiment limite envoûtantes... enfin je veux dire qu'on peut s'y attarder longtemps sans problème ! Je ne pourrai malheureusement pas aller les voir en vrai à l'expo artcurial... en même temps je me dis tant mieux, car, disons que cette "façon de fonctionner" avec artcucu me hérisse le poil au plus haut point !! Surtout venant d'un mec comme Sfar, avec tout ce qu'il a pu dire pendant des années sur ses originaux... Moi j'aimais ce côté, je ne vends rien, tant que ça marche, c'est cool, je ne vendrai jamais rien. Je suis un peu comme ça, moi... y a des trucs, je préfèrerais crever plutôt que de m'en séparer pour de l'argent. Même si c'est beaucoup d'argent ! Et le besoin, je connais très bien !!!
(c'était le p'tit billet d'humeur du fan légèrement déçu par sa pseudo-idole...)
Wink
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyVen 17 Avr - 20:21

Wink

Bienvenue dans le club des "pseudo-déçu" lol!
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptySam 18 Avr - 1:28

M'en fous ! j'aurai toujours mon Franquin ! et ç'ui-là, y pourra pas m'décevoir !
(c'est limite, non !?... bah, ça paaaaaaaaasse...)
lol! Joann Sfar 103768217
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptySam 18 Avr - 9:20

Buzzzz a écrit:
M'en fous ! j'aurai toujours mon Franquin ! et ç'ui-là, y pourra pas m'décevoir !
(c'est limite, non !?... bah, ça paaaaaaaaasse...)
lol! Joann Sfar 103768217

Non t'as le droit Smile

Super ton avatar Joann Sfar 3808539628 Joann Sfar 3808539628
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptySam 18 Avr - 11:22

grelots a écrit:
Super ton avatar

bin tu ne le remarques que maintenant ? drunken
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptySam 18 Avr - 13:29

Oui
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptySam 18 Avr - 13:41

ha ok !...
bien réveillé, mon grelots !
lol!

et merci pour le compliment ! j'attache toujours un soin particulier à faire mes avatars...
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptySam 18 Avr - 13:44

oui et reviendu d'Objat..
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptySam 18 Avr - 13:58

alors ?
(réponse sur le post adéquat ? Wink )
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyMer 22 Avr - 17:55

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Joann Sfar: «Après Charlie Hebdo, j'avais envie de montrer une femme nue»

INTERVIEW - L'artiste fait son entrée dans l'art contemporain. Les tueries de janvier lui ont donné envie de peindre d'après un modèle à la manière de Bonnard: preuve que le sacré se trouve partout.

À l'occasion de l'exposition et du livre Je l'appelle monsieur Bonnard, le créateur du célèbre félin parlant, le Chat du rabbin, a accordé un entretien au Figaro. Joann Sfar revient sur son nouveau défi: entrer dans le monde de l'art contemporain. Un grand sourire aux lèvres, il répond avec plaisir aux questions. Passionné, il revient sur son travail exposé jusqu'au 24 avril chez la maison de vente parisienne Artcurial et est l'objet d'un livre aux éditions Hazan. Entre tragédie personnelle et nationale, il montre que l'art permet encore et toujours de se tenir debout.

Après plusieurs films comme réalisateur et des kilomètres de planches de bande dessinée, l'artiste est revenu à ses premières amours: le dessin et la peinture. Le nu, il connaît grâce à sa formation aux Beaux-Arts de Paris. L'histoire de l'art, il l'a aussi étudiée. Allier ses inspirations à l'œuvre du peintre nabi Bonnard, un jeu d'enfant. À la demande du musée d'Orsay, il peut laisser libre cours à son imagination autour de l'exposition Bonnard, peindre l'Arcadie. De ses déambulations naissent plus d'une centaine de toiles inspirées de ce peintre des couleurs. Les femmes, Joann Sfar les aime et les sublime. Résultat en mots et images.

LE FIGARO. - Comment cette nouvelle aventure est-elle née?

JOANN SFAR. - Je ne l'ai pas choisie. J'avais 10 pages à faire pour le musée d'Orsay durant l'exposition Bonnard, peindre l'Arcadie. Cela a créé une envie chez moi. J'ai effectué plus de 100 toiles, j'ai donc eu le droit à mon propre livre. Il y a une parenté entre Bonnard et moi par une mystique des intérieurs, de la vie paisible comme dans le Chat du rabbin. Je n'ai pas du tout essayé de copier son style: j'avais 18 de ses toiles en petites cartes postales et j'ai fait venir un modèle.

Elle et moi avons joué avec les positions inspirées des toiles. J'ai trouvé amusant de mettre dans la peau de Mme Bonnard l'attendant, une jeune femme de nos jours. Tout grande, toute mince, toute blonde: l'inverse des canons de l'époque. Une manière de montrer que les femmes ont beaucoup changé en 80 ans. Le modèle est aussi important que le peintre. C'est un modèle qui prend la peinture beaucoup plus au sérieux que moi. Elle me disait souvent: «Joann sois sérieux, c'est ton travail! Je suis une bonne élève.»

Le thème de la femme est quelque chose de très important dans votre Œuvre. On le retrouve ici avec la femme au bain de Bonnard...

On admire autant les femmes au bain de Bonnard que Les Nymphéas de Monet: un lieu où on se dissout. J'ai traité des tableaux comme des cases de bande dessinée. J'y ai raconté cette petite histoire d'une nana qui attend le peintre qui ne viendra pas. Elle se plaint qu'il n'est pas là, mais comme on voit des tableaux on se doute qu'il a dû être là à un moment. Le paradoxe ultime: savoir s'il est là.

On voit bien les femmes qu'on doit photographier, mais quelle femme doit-on peindre ou dessiner aujourd'hui? Je navigue entre Zlabia du Chat du rabbin, très plantureuse et mon modèle, toute menue. Je l'ai choisie parce qu'elle me plaît infiniment. J'ai pris la fille qui est à mes yeux la plus jolie du monde tout simplement. Son image me faisait un bien fou. Cette muse avait un côté protecteur dont j'avais besoin. Elle a quelque chose de très solaire et joyeux. Elle est aussi très française, selon mon imaginaire: c'est ma Marianne... ou ma Bardot... Maintenant j'attends Birkin. (Rires) Je me fous compétemment de l'égalité des sexes mais j'ai besoin qu'une fille m'en mette plein la vue pour avoir l'impression d'être un cafard à côté.

Grâce à ces peintures, vous effectuez une bascule vers l'art contemporain sans la moindre peur apparente.

J'ai vécu une année traumatisante avec la mort de mon père et une séparation douloureuse. Mes émotions étaient trop sauvages pour la bande dessinée. J'éprouvais une sorte de manque du dessin. J'ai pu lâcher des choses exubérantes de manière hystérique. Ce que j'ai fait c'est vraiment de la joie, de l'énergie pure. Dans une bande dessinée, il faut de la technique à désapprendre pour la peinture. Une toile est faite de différentes couches de sentiments: joie, tristesse, solitude, érotisme. J'ai traité mon modèle comme une comédienne: on tourne autour d'elle comme avec une caméra. Soit j'en fais ma muse, soit je suis à son service. C'est un jeu très excitant du degré d'obéissance du modèle avec une sorte d'accord tacite.

J'ai intégré mon deuil par les absences: l'attente et le manque. Je raconte l'histoire de deux êtres qui ne vont pas se retrouver. Le peintre est comme un père pour le modèle. Lors de mon deuil, j'avais des décharges d'érotisme plutôt que de colère. Quelque chose de vital. Mon travail était aussi en cours durant les tueries de Charlie Hebdo en janvier. J'avais une envie de montrer qu'on tient debout: pour nous un mec qui peint une femme nue, c'est aussi sacré que la religion. On n'a pas peur du corps.

Qu'est-ce que vous attendez de cette exposition?

Rien. Il n'y a pas d'enjeu. J'attends surtout de la crédibilité. J'ai le sentiment de ne pas aller aux antipodes de ce que je fais habituellement. Je peins sans me dire si c'est prétentieux ou pas: juste parce que je le veux. Si j'ai envie, j'y vais. Sans dire encore les détails, je vais faire une exposition dans tout un musée avec plusieurs modèles qui vont raconter des scénettes mythologiques. Il y a un pied de nez: je fais du dessin figuratif, de la peinture, mais je vais faire mieux avec des œuvres semblables à celle de l'époque de David ou d'Ingres. C'est un passage obligé qui m'amuse. Au moment où on nous embête beaucoup avec le dieu monothéiste, j'ai envie de revisiter cette mythologie et tous ces dieux. J'attends de la peinture la même chose que le cinéma: faire faire des jolies choses à des jolies femmes.

Je l'appelle monsieur Bonnard - Joann Sfar, Artcurial, 7 rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris; jusqu'au 24 avril 2015.

Je l'appelle monsieur Bonnard, de Joann Sfar, aux éditions Hazan.
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyMer 27 Mai - 12:43

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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyMar 15 Sep - 15:00

2 belles illustration chez Champake
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyMar 15 Sep - 15:41

En précommande
Disponibles fin septembre
seulement 75 exemplaires
Deux impressions aux encres pigmentaires de Joann SFAR

A l’occasion de la parution du sixième tome du Chat Du rabbin, Champaka édite deux estampes numérotées et signées par Joann Sfar. Un diptyque composé par les visuels de couvertures du premier et du dernier album de la série. Deux compositions graphiques complémentaires prenant place dans le même espace et mettant en scène le Chat du rabbin avec Zlabya, sa maîtresse. Un bel effet de boucle.

Caractéristiques techniques :

   Impression aux encres pigmentaires
   Format papier : 50 x  70 cm
   Papier Canson Infinity Museum Rag 300 gr
   75 exemplaires numérotés et signés
   PVP : 125 € (l'une)
   Mise en vente : 15/09/15


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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyMar 3 Oct - 11:57

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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyJeu 11 Jan - 16:18

Petite mise au point de Joann Sfar sur FB

Bonjour ! Christophe Blain et moi-même voudrions apporter quelques précisions au sujet de Blueberry car l’annonce publiée hier par L’Express a pu donner lieu à des contresens.

Notre album n’a pas de titre pour l’instant. Il n’a jamais été question qu’il s’appelle DUST.

D’où vient ce projet ? Comme beaucoup d’auteurs de notre génération, nous avons toujours dit notre dévotion pour Jean Giraud, ses inventions, son génie et ses personnages. Pour ma part, ayant découvert Jean-Michel Charlier en même temps qu’Alexandre Dumas j’ai passé toute mon enfance à les confondre. Nous n’avons jamais eu la chance de rencontrer Charlier autrement que par ses œuvres, mais notre relation avec Jean Giraud était ancienne est a été déterminante dans la construction de l’album sur lequel nous travaillons. Jean avait écrit une préface pour Le Chat du Rabbin. Puis nous nous étions revus pour réfléchir à ce qu’on pourrait faire ensemble, sans décider vraiment si ça prendrait la forme de films, d’animation ou de livres. Par la suite il nous a invités dans son atelier, Christophe et moi, pour nous montrer des pages d’un Blueberry en cours. Puis il a proposé qu’on fasse du Blueberry. Il souhaitait écrire pour Christophe. Ils sont partis sur de grandes rêveries sur la façon dont Blueberry pourrait vieillir, sur comment le confronter au XXe siècle. Moi je les regardais. J’avais dans la même pièce mes deux dessinateurs favoris, Jean Giraud et Christophe Blain, et je rêvais de ce que pourrait être leur création. Bien entendu c’était Jean le maître et Christophe l’élève, mais il y avait une fascination réciproque et sans cesse revivifiée pendant de longues années. Puis à chaque fois qu’on se revoyait on parlait de faire des choses ensemble mais ça restait du rêve. Cette envie a conduit Christophe à faire sa série de bandes dessinées GUS qui est toute entière une lettre d’amour au western en général et à Blueberry en particulier.

Puis Casterman nous a engagés pour écrire et dessiner un Corto Maltese. Nous avons écrit et dessiné des pages. On nous a dit que notre travail était « trop personnel » et que de toute façon les ayant-droits s’étaient déjà engagés avec une autre équipe.

Et Christophe et moi sommes restés avec notre envie de faire une bande dessinée d’aventure ensemble, moins comique que nos autres livres. Nous avons envie de nous mesurer à un récit intense, au premier degré, avec au centre un grand mythe.

Quelqu’un chez Dargaud a dû se rappeler de tout ça et nous a proposé de travailler sur Blueberry. Nous avons dit oui à condition de ne jamais copier Charlier ou Giraud et de travailler librement.

Voilà. Ce projet était dans l’air depuis longtemps et ni Christophe ni moi ne croyions qu’il deviendrait vrai. Pour nous c’est un rêve, c’est aussi une immense responsabilité car nous sommes lecteurs avant tout. Et nous allons faire de notre mieux, avec au cœur l’admiration pour Charlier et Giraud, et aussi l’envie de rendre heureux les lecteurs qui aiment ces personnages. Personne n’est jamais à la hauteur de rien, on ne se permettrait jamais de se comparer à Charlier ou Giraud, mais nous ne sommes pas là pour les copier. Nous souhaitons faire des albums vivants et pertinents, avec nos moyens.

Pour revenir sur un sujet que j’ai déjà beaucoup abordé, oui, je crois qu’il faut garder les mythes vivants, à condition de ne pas enfanter des clones. Mon travail a toujours tourné autour des totems qui nous rassemblent et créent un terreau culturel commun. Lorsque j’ai travaillé sur Gainsbourg ou sur Le Petit Prince ou sur Romain Gary, Chagall, Brassens, Dali ou Japrisot, je ne me suis jamais cru aussi fort que ces modèles. Je souhaitais juste dialoguer avec eux, les inviter dans le débat. « pour qui tu te prends ? » c’est une phrase que j’ai entendue pour la première fois lorsqu’il a été question de faire un film sur Gainsbourg. La seule réponse valable est « pour quelqu’un qui aimait cet artiste et qui souhaite dialoguer avec lui » .

En ce qui concerne les reprises de personnages classiques de bandes dessinées, c’est une histoire qui remonte à très loin pour moi. J’en ai déjà parlé à maintes reprises mais avant la sortie du Blake et Mortimer de Van Hamme et Ted Benoît je travaillais déjà sur un Blake et Mortimer…avec David B ! Puis il y a eu un projet de Blake et Mortimer avec Emile Bravo. Puis il y a eu DEUX projets de films sur Blake et Mortimer et pour finir un projet d’albums de Blake et Mortimer avec Mathieu Sapin, qui avait été accepté et que nous avons renoncé à faire pour des raisons d’emploi du temps. Et, Jose Luis Munuera le rappelait hier, nous avons présenté à Dargaud il y a près de trente ans un album d’aventures de Red Neck et Mc Clure, les accolytes de Blueberry. C’est tout ? Non. Il y a eu ce dîner mythique où on a proposé à Tardi et moi de travailler sur un Tintin, en sachant que ça n’aboutirait pas, que les ayant-droits diraient non puisque Hergé n’aurait jamais voulu, mais tout de même on pouvait essayer. (nous avons dit non dès la fin du dîner )

Ma position là-dessus ? Toujours la même depuis trente ans. La même que Pratt lorsqu’on l’interroge sur une possible reprise de Corto Maltese : oui si les auteurs parlent par leur propre voix et ne copient pas. Pratt disait que la meilleure reprise de Batman était celle de Frank Miller car il n’a jamais cherché à copier les générations précédentes d’auteurs.

Lorsqu’on interrogeait Hugo Pratt sur la renommée d’un auteur, il disait que les noms disparaissent mais que les personnages durent. Et qu’il y a une chaîne ininterrompue d’auteurs qui font évoluer une pratique et un style. Jijé est présent derrière chaque trait de pinceau de Giraud ou Will ou Mézières. Caniff apparaît derrière chaque case de Pratt ou Munoz.

Faut-il que les personnages survivent à leurs auteurs ? Oui si les auteurs l’ont souhaité et si les nouvelles aventures ne sont pas des copies. Et oui si c’est pertinent.

Blueberry a évolué depuis sa création avec en miroir le vrai monde, et aussi l’histoire du cinéma auquel il fait des références constantes. Faire un Blueberry aujourd’hui, c’est s’interroger sur l’endroit où on se trouve par rapport au héros qui s’en sort à coups de flingues et par rapport au western. Rien de plus politique à nos yeux. Rien de plus pertinent, selon nous, pour parler conjointement de l’héroïsme en bandes dessinées et au cinéma. Blueberry n’est pas un mythe comme les autres. C’est LE héros de bande dessinée réaliste. Comme ni Christophe ni moi ne savons ce que c’est, le réalisme, et comme Giraud nous disait « la seule différence entre l’appareil photographique et nous, c’est que l’appareil photo, ce con là, il y arrive, tandis que nous, on se plante à chaque dessin, et c’est ça qui crée la magie », comme il nous disait ça, nous nous sentons autorisés, honorés, et nous faisons de notre mieux.

Mille mercis pour tous les messages d’encouragements reçus depuis l’annonce de cet album. Nous sommes désolés de lire aussi d’inévitables messages de rage, la parole est une chose précieuse et la façon dont en usent certains de nos contemporains est parfois triste. Dans son Journal, Delacroix parlait de « ces gardiens du temple dont la principale fonction est d’en interdire l’entrée ». C’est comme ça. De notre côté, nous tentons de faire le meilleur Blueberry possible, et nous espérons que vous aimerez le résultat.

Bonne année
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyMar 20 Mar - 15:17

Un peu plus cher que du Bravo
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MessageSujet: Re: Joann Sfar   Joann Sfar EmptyJeu 13 Oct - 13:06

Pour ceux intéressé...
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